En cause : un manque flagrant de personnel médical ! En effet, l’hôpital du Couserans fait aujourd’hui face à plusieurs fermetures partielles, notamment au niveau de la maternité de Saint-Girons, qui ferme ses admissions pour 48 heures, faute de médecin anesthésiste. Par conséquent, les femmes ayant besoin d’une prise en charge à ce niveau n’ont d’autre choix que de faire 48 minutes de route en plus.
Fermeture temporaire de la maternité à Saint-Girons
Deux jours sans maternité. La difficulté de l’accès aux soins est aujourd’hui actée à Saint-Girons, faute de personnel médical, en contraste avec les actions de l’ex sous-préfet du Couserans, M. Sauvannet, pour améliorer les services de soins et l’ouverture de maisons médicales dans ce territoire rural.
Rappel des faits : le Centre Hospitalier Ariège Couserans, situé à Saint-Girons, connaîtra une interruption de service en maternité de deux jours. A partir du dimanche 25 juin à midi et jusqu’au mardi 27 juin à 8h, les futures mères ne pourront plus être admises. Elles devront alors parcourir 50 minutes de trajet supplémentaires pour accéder au centre hospitalier de Saint-Jean-de-Verges. Arnaud Sevin, représentant de la CGT du centre hospitalier, souligne l’importance de cette contrainte. « On parle de 50 minutes de plus mais c’est en partant de Saint-Girons », explique-t-il. « Mais si vous habitez dans les vallées les plus éloignées, il faut compter au total 2h de route pour trouver une maternité avec un temps clément ! ». Cette situation suscite donc une vive inquiétude quant à l’accès aux soins pour les futures mamans vivant dans les zones les plus reculées de la région.
Pénurie de personnel et services suspendus : le quotidien préoccupant du Centre Hospitalier Ariège Couserans
En plus de la suspension temporaire du service de maternité, le Centre Hospitalier Ariège Couserans à Saint-Girons fait face à de fréquentes fermetures de ses services, notamment les urgences chirurgicales, qui ne seront pas opérationnelles entre le lundi 26 juin à 8h et le mardi 27 juin à 8h, en raison de l’absence d’un anesthésiste.
Depuis avril dernier, l’établissement connaît de graves pénuries de personnel, conséquence directe de l’application de la loi Rist qui interdit aux hôpitaux de payer les médecins intérimaires au-delà du tarif légal. « Nous faisons appel à de nombreux médecins vacataires, mais la loi Rist les a fait fuir », explique le représentant syndical. « Les médecins sont devenus une denrée rare et nous n’arrivons pas à les faire venir ». Au-delà de cette difficulté légale, le manque d’investissements significatifs au cours des 15 dernières années a conduit à un état de délabrement de l’établissement, ce qui ne contribue évidemment pas à attirer les professionnels de santé.
Fermeture de services et pénurie de lits
En mai dernier, l’hôpital a dû suspendre plusieurs de ses services essentiels, dont la maternité, la chirurgie et les urgences, pendant près de dix jours. Une situation aggravée par la fermeture de nombreux lits dans chaque service en raison du manque criant de personnel. En médecine, ce sont 10 lits sur 30 qui restent non opérationnels. « Nous sommes en train de payer 30 ans d’une politique d’austérité et le système est en train de totalement s’effondrer », s’insurge Arnaud Sevin. « Et ce sont les malades qui le payent. C’est dangereux, des gens vont mourir ! ».
La psychiatrie n’est également pas épargnée par cette crise. Selon les données de la CGT, sur les 18 psychiatres qui officiaient sur le département, seuls 7 sont aujourd’hui en poste, et il arrive que le service d’urgence soit dépourvu de psychiatre de garde, une situation particulièrement préoccupante.